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La force du groupe : parler de son agression avec d’autres survivantes

Parler de l’agression sexuelle qu’on a vécue constitue une étape essentielle vers la guérison. En discuter permet à la personne survivante de mettre des mots sur ses expériences et d’ainsi relâcher l’emprise de celles-ci sur sa vie de tous les jours. Pour ce faire, certaines survivantes trouveront refuge auprès de proches attentifs et compréhensifs, ce qui est excellent.



Par contre, ce n’est pas tout le monde qui peut ou qui veut se confier à son entourage immédiat, surtout aux stades initiaux de sa guérison. Confrontées à ce sujet encore tabou dans notre société, les survivantes peuvent se sentir vulnérables ou anxieuses à l’idée d’en parler. Il est possible qu’elles craignent de ne pas être crues ou d’être exposées à des questions anodines en apparence, mais cruelles dans les faits, comme « as-tu crié? », « avais-tu consommé? » ou encore « qu’est-ce que tu faisais là? » Ces interrogations insensibles peuvent leur faire sentir que les personnes à qui elles se sont ouvertes les blâment et leur attribuent la faute du crime commis. De même, elles peuvent redouter l’incompréhension de leurs proches.


Certaines, donc, gardent le silence et s’isolent. Une des conséquences fréquentes des agressions ou violences à caractère sexuel, c’est justement un isolement social. On s’éloigne de son entourage parce qu’on a moins confiance en soi et dans les autres. Cet isolement amplifie les autres conséquences possibles de l’agression, comme la dépression ou le stress post-traumatique.


C’est pourquoi il est essentiel de donner aux survivantes la possibilité de parler entre elles. Une témoigne : « Moi, ce qui m’a aidée, c’est [de parler de mon agression] avec d’autres personnes qui avaient vécu des agressions sexuelles. Ces personnes me comprenaient mieux et savaient plus comment réagir. J’ai souvent eu l’impression que les personnes qui n’avaient jamais vécu ce genre d’événement me prenaient en pitié et c’était la dernière chose que je voulais. » Certaines peuvent sentir qu’en présence de gens qui partagent cet aspect de leur vécu, elles seront plus à l’aise de s’exprimer et de se libérer du poids du silence et de l’incompréhension.


L’important, en somme, c’est d’offrir aux survivantes la possibilité de parler de ce qu’elles ont vécu dans un contexte qu’elles trouveront propice à la discussion et, à un certain point, à la guérison. Les groupes de soutien sont particulièrement appropriés pour cela.


Si vous avez vécu une agression sexuelle ou connaissez une survivante, sachez qu’il est possible de trouver un groupe de soutien pour femmes dans votre région en vous renseignant auprès de vos organismes régionaux comme les CALACS, les CAVAS, les maisons d’hébergement pour femmes, les centres communautaires ou encore auprès des organismes LGBT+. La Maison la Grande Ourse Montérégie offrira également, dans le cadre de ses séjours thérapeutiques, des séances de discussion de groupe.




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